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Titre du blog : HQI.... Et alors ?
Auteur : hqi-et-alors
Date de création : 23-04-2013
 
posté le 23-04-2013 à 23:27:54

 


 

 

On dit que le temps change les chose. En fait il ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-même. 

 

 

Quelques infos sur moi :

 

J'ai eu 17 ans en mars 2013.

10 choses que j'aime le plus au monde :  

- L'anglais

- L'écriture

- Lire 

- l'histoire de la monarchie Britanique ( et de la GB en général )

- les chats

- mon indépendence

- le calme/la tranquilité

- l'art ( musique/danse/violon en particulier )  

- Les livres d'Oscar Wilde

- Mettre des citations de partout.

 

10 choses que je déteste le plus au monde

 

- Le manque de respect

- Les prétencieux. Ceux qui se sentent supérieurs aux autres.

- le système de l'éducation nationale ( étonnant ! :p )

 - Avoir eu l'idée stupide de réduire une vie entière de passions et de détestations à une misérable liste de 20 éléments, tous bien ordonnés et bien classés, comme je les déteste.

-Les choses bien ordonnées et bien classées.

- Les convenances, la procédure, le soi-disant savoir vivre qui consiste à faire tout le mal du monde, mais à boire du thé le petit doigt et l'air, et ne surtout pas étaler du foie-gras sur du pain.... Quelle hypocrisie.  

-  les quartiers où toutes les maisons sont symétriques, fraichement repeintes, les pelouses bien tondues et les voitures sagement garées du même côté. ( rien de plus moche et à mon sens ! ) 

 - La sur-consommation

 - Le conformisme

- l'incompréhension réciproque 

- Respecter les rêgles sans rien dire. C'est pour cette raison qu'il y  11 points listés et pas 10 ><  

 

 

 Côté Haut Potentiel : 

 

Que dire ? Côté haut potentiel, j'ai eu un parcours assez typique. 
Je pense que petite, j'avais surtout envie de découvrir le monde. J'ai parlé assez tôt et j'adorais déjà les livres. J'ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque avec ma mère, où je suis inscrite depuis mes deux ans. J'étais déjà assoiffée de lecture. Si ma mère avait su que plus tard, elle devrait faire fumer sa carte de crédit pour assouvir mon appétit pour le moins vorace, elle aurait tôt fait de brûler ladite carte, j'en suis certaine.


A la maternelle, j'étais assez épanouie, même si les premier temps, je hurlais pour ne pas aller à l'école. J'étais une des meilleurs élèves de ma classe et je voulais tout le temps connaître les réponses. Ma meilleure amie de l'époque avait un an de plus, mais nous jouions pas mal ensemble pendant les récréations. Aujourd'hui elle est loin. Je me suis rendue compte que de toutes les personnes que j'ai appelé " meilleure amie " il n'y en a pas eu beaucoup, elle a été la seule à réellement digne du titre.

Au CP, tout a commencé à ce compliquer. J'avais un super instituteur. J'étais dans une classe de « bébés » mais convenable. Mais j'étais tout le temps – souvent - seule. C'est là que j'ai développé ma tendance à lire pendant les récrés, quand je le pouvais. Je ne savais pas que j'étais vraiment différente ( cognitivement parlant ). Pour moi, à l'époque, la lecture ou les jeux à la récré, c'était subjectif, comme les goûts et les couleurs. C'était pas grave. Et comme j'ignorais que dans un sens, ça l'était. Ma mère aussi avait noté le changement. Elle m'a raconté qu'après quelques temps d'école, je ne sautillais plus sur le chemin, j'avais perdu mon sourire et n'en parlais plus avec joie.

Du CE1 au CM2, il n'y a rien à dire. J'ai eu ma période où j'ai essayé « d'entrer dans le moule. » de faire comme les autres. Je n'ai jamais réussi à m'adapter. On me détestait dans mes classes. J'avais quelques copines mais c'était sans plus. Je me sentais seule à ce moment là. Encore plus seule que lorsque j'étais dans mon monde, dans un recoin tranquille. Mon monde. Celui auquel j'appartenais. Celui que j'avais égaré en arrivant sur terre. J'ignorais qui j'étais, ce que je faisais ici. On me disait toujours « c'est bien d'être petit, tu ne dois te soucier de rien, tu peux passer tes journées à rire, sourire et jouer à l'école » Oui. D'accord, c'était bien joli. Mais alors pourquoi c'était les autres, qui passaient leurs journées à rire ? A sourire ? A jouer ? Et pourquoi moi j'étais là, ne sachant que faire, ne sachant de quoi j'étais coupable pour mériter une telle chose ? Pourquoi je n'avais pas le droit d'être heureuse, comme les autres ? J'étais inapte ? Trop bête ?

Ces années d'ignorance ont été terribles. Dans ma classe, j'étais « le cadavre » ; « le zombie ». Trop moche. Trop blanche. Trop bête. Pas bien habillée. Pas intéressante. Et c'était tout. Ils avaient résumés ce que j'étais. Alors j'ai fini par y croire. C'est principalement pendant cette période que j'ai développé certains « tics » qui me sont restés, pour m'isoler du monde.

A mon entrée en 6ème, j'ai essayé de mettre les choses un peu de côté. Je commençais mon année dans une classe où je ne connaissais personne et oh comme j'en étais ravie. Plus de préjugés. Mais bien sûr ! Pauvre petite créature innocente que j'étais. Là encore, je suis tombée dans une classe plutôt cool. Ils me fichaient la paix, et j'étais contente. J'ai eu de bons résultats toute l'année, particulièrement en anglais, qui est dès lors devenu ma matière préférée. J'ai rencontré quelqu'un qui m'a beaucoup apporté – énormément ! - Qui a juste compris. C'était une prof – d'anglais aha, qu'elle coïncidence -! Elle a compris, et c'était tout. Et c'était énorme. J'allais tout le temps lui parler à la fin des cours, trouvant des prétextes plus ou moins bons – lamentables en fait. – Juste pour parler. De n'importe quoi. D'anglais, de films, de livres. Et elle ne m'a jamais envoyée bouler. Il y a plein de profs qui faisaient clairement comprendre aux élèves que leur présence n'était pas désirable dès le quart de seconde – disons 8 secondes, le temps que le cerveau traite l'information – où la sonnerie avait retenti. Mais pas elle. Elle a écouté mon blabla fatiguant de gamine de 12 ans. Et ça a été tellement important pour moi. Bien plus que je ne pourrais jamais le dire. Ce fut la première qui parla à ma mère de " précocité "... 
Cette annonce a été l'une des plus importantes de ma vie. Je n'étais finalement pas anormale. J'avais juste un cerveau différent. J'ai réagi comme si j'avais passé un test en fait... Déni, ce n'était pas possible, colère, comment avaient-ils pu passer à côté ? , remise en question, cette prof, comme pouvait-elle voir ça comme ça... Enfin... Finalement, j'ai accepté sans trop être d'accord en même temps. Mais en faisant des recherches, je me reconnaissais à 200% dans le profil du HP. J'avais trop peur de passer le test, qui me dirais en fait à quel point j'étais idiote et prétentieuse de croire que j'avais pu être surdouée. Je suis restée dans cette optique du " tu es trop bête, tu n'y arriveras pas " pendant 5 ans. 

Mes 13 ans ont été la pire année de toute ma vie. J'étais dans une nouvelle classe, avec des gens que je ne connaissais pas. Je n'ai retrouvé personne, et encore moins ma prof d'anglais. Ça avait été un gros coup. En un seul instant, je me suis sentie terriblement perdue. Vulnérable même. Il n'y avait plus personne. Plus personne. J'étais seule et c'était tout. A nouveau.J'ai foiré mon année. J'ai vraiment fait n'importe quoi. J'étais démotivée, je ne faisais plus rien. Je me rendais malade chaque matin avant de venir au collège, si bien que j'ai du manquer plus de la moitié de l'année car je somatise et mes angoisses entraînent des maux de ventre incessants. C'est à ce moment là que je suis tombée dans la pire chose qui me soit arrivée dans ma vie : l'a mutilation. Il m'est presque impossible de décrire l'état d'esprit dans lequel je me trouvais à ces moments là. Je me rappel que j'avais vraiment l'impression que ça me faisait du bien. Je créais ce soulagement artificiel et je le regrettais quelques minutes après. Sur le moment, je n'arrivais même pas à me détester, c'était après que ça venait. Je voulais me faire mal. Mal pour être ce que j'étais, ce que je suis. Mal juste pour oublier que c'est mon c½ur et mon cerveau qui me faisaient souffrir. Je suis pssée par d'autres phases d'auto-destruction. Le grignotage compulsif, qui m'avait fait prendre du poids, puis je me faisais vomir très souvent aussi, par dégout du sentiment de " pleinitude " de mon estomac, qui ne reflêtait pas du tout mon état d'esprit. 

Bref, mon année a été des plus horribles. J'ai déprimé constamment. J'en garde des cicatrices, plus psychiques que physiques. Ma 4ème a été inintéressante. Je me suis reprise en main. J'ai réussi à arrêter de me couper – vers le 2nd trimestre -, et mes notes ont remonté d'un cran. Ça allait un peu mieux, même si j'étais psychologiquement fatiguée. J'en avais marre de chercher à comprendre l'incompréhensible. J'ai tenté d'agir « sans penser » pendant un certain temps. Ça ne marchait pas bien. Je n'étais pas moi-même. Je continuais à me mutiler, dans un sens. Mentalement cette fois. C'était tout aussi douloureux. Voir plus. 
En 3ème, je me suis arrangée pour m'incruster en cours d'anglais 1h par semaine avec la prof que j'avais eu en 6ème. J'en était heureuse. Voir euphorique. Voir des gens comme elle m'est devenu en quelque sorte indispensable. Il s'agissait d'une bouffée d'oxygène. Mes notes n'étaient pas mauvaises – mais pas fantastiques non plus, et je m'en foutais royalement – j'ai eu mon brevet, et je suis partie du collège. Ouf. Bon débarras.

Lycée. Désillusion. Je m'attendais à plus de maturité. Plus de gens intéressants. J'ai été désagréablement surprise. En 2nde, j'ai déprimé de nouveau. J'ai été voir ma prof de 6ème, qui m'a dirigée vers une psy qui s'y connait très très bien sur le sujet. Et là, je suis tombée sur une véritable magicienne ! Une personne formidable qui m'a énormément aidé. Je suis passée en première L, classe ou je suis encore actuellement donc. 
Il y a 5 mois environ, j'ai décidé de mettre un terme aux délibérations tragiques quant au test " je le fais, je le fais pas, oui mais si, mais non, t'es trop bête, mais en fait non "qui duraient depuis pas mal de temps et j'ai passé le test. 

Le test a chanGé toute ma vie. Je ne cache pas que ça a été très difficile. J'ai pratiquement pleuré pendant la première partie. Le psy m'a même avoué après coup avoir chronométré dans sa tête avec la pendule qui se trouvait au dessus de ma tête, parce qu'il savait que je me serais effondrée s'il avait réellement utilisé le chrono. Il avait certainement raison. 

 Bref, le test a été affreux la première fois. La seconde partie s'est très bien passée. J'étais même heureuse d'y aller. O_o Mais les exercices étaient stimulants et j'ai apprécié. 

Puis le résultat fut confirmé. Je suis restée dans un état second. Le psy me parlait, m'expliquant telle ou telle chose. Mais je n'ai plus rien écouté. Je suis sortie, j'ai téléphoné à ma mère, qui attendait les résultats. Elle n'a rien compris au téléphone. J'étais secouée d'un fou rire nerveux. J'ai rigolé nerveusement tout le long du chemin. Puis j'ai envoyé un SMS à ma thérapeute, comme je lui vait promis. Ce fut un moment extraordinaire. Tout mes espoirs d'appartenance et d'identité que je m'étais forgé en 5 ans prenaient réellement contenance. Ce jour là, je crois que c'est la première fois dans ma vie que mes " je suis " n'étaient plus complètement vides de sens. 

Maintenant je vais bien. Vraiment mieux en tous cas. J'ai compris que j'étais vraiment une personne. 

Mais miuex encore, j'ai compris que j'étais humaine AVANT d'être un chiffre. Et que même si le chiffre en lui-même est important. Je suis une personne et n'ai autant le droit d'être et de respirer qu'une autre. Et ça, ça fait toute la différence.  

 

 

Commentaires

AL25 le 29-12-2016 à 10:36:50
Merci de ce message et merci de ce blog. Maman d'une petite THQI de 6 ans et de 2 autres enfants très visiblement en avance bien que plus jeunes, c'est très intéressant de lire un tel témoignage (même si ça fait un peu mal au coeur) et ça m'encourage à continuer tel que nous faisons : prendre en compte sa "différence" car je pense qu'il faut mieux l'affirmer que passer pour un "zombie". Au début le test c'était pour s'assurer que le saut de classe qui semblait s'imposer serait aisément supporté que nous n'étions pas de ces parents "qui poussent". Pour l'instant je pense qu'elle se sent à part -un peu différente des autres enfants d'autant plus qu'elle ne veut pas se tourner vers les enfants plus âgés- mais pas mise à l'écart. Enfin nous déménageons, et nous veillerons particulièrement à son accueil dans une nouvelle école. J'espère que depuis 2013 tu as pu trouver ta voie. Personnellement mon travail auprès de personnes handicapées m'a permis de me sentir moins isolée et plus reconnue, non pas par la société mais par mes patients, leur famille et mes collègues. QUi ne cherche pas une personne efficace pour l'aider ?
Lunacy le 27-12-2013 à 16:47:42
Bonjour toi,


(euh prête pour un gros pavé ? XD

- si non : arrêter immédiatement la lecture et attendre un moment de tranquillité et de calme pour finir de lire ce commentaire (qui va finir par être aussi long qu'un article de blog)

- si oui : poursuivre la lecture Rire)


Commençons par le commencement :

A la base c'est ma mère qui m'a envoyé un lien de ton blog, en me disant qu'elle avait cru au premier abord que c'était le mien, je me suis donc évidemment trouvée intriguée par ton site.

Et en parcourant tes articles, je me suis sentie obligée de laisser un petit mot quand même..

J'ai vécu un parcours assez similaire, (même ossature, même squelette de vie qui semble se retrouver chez pas mal de HP/EIP/zébrés/HQI bien que le corps de la vie et les expériences soient différentes) c'est pourquoi j'ai moi aussi versé ma petite larme en te lisant ^^

Cependant la différence qui pourrait être soulignée plus que les autres parmi nos vies est que j'ai passé pour ma part le test de façon presque totalement insouciante à 9 ans.

Et dès lors grâce à ma mère j'ai fréquenté un forum d'EIP, d'ados principalement (et de gens potentiellement HP, n'ayant pas forcément passé le test, simplement intéressés par le sujet, des parents pour la plupart) qui m'a énormément aidée et soutenue, rien qu'en lisant les sujets je sentais que je n'étais pas seule, que toutes les souffrances auxquelles je pouvais faire face, ces obstacles qui me semblaient insurmontables puisqu'inérants à moi-même, étaient des difficultés éprouvées par d'autres, d'autres qui avaient finalement réussi à se surpasser et trouver les ressources nécessaires pour enjamber toutes ces auto-barrières pour la plupart cognitives. Aucune discrimination liée à mon âge, on me parlait comme à un adulte, le côté face-to-screen aidant beaucoup à se dévoiler, tu approuveras sûrement. Quelques rencontres dans la vraie vie pour permettre aux petits curieux et aux membres désireux de faire plus ample connaissance de passer un bon moment dans une épique euphorie générale dont tous se souviennent ^^


Et donc je voulais par l'intermédiaire de ce petit roman (désolée je ne pensais vraiment pas écrire autant ^^') te faire une proposition, si cela t'intéresse. Pour différentes raisons dans ma vie actuelle (déprimes chroniques, petit frère zébré, hasard d'internet me ramenant sans arrêt à des blogs de zebré(e)s, reprise de contacts avec d'anciens membres...) je sens que c'est le moment opportun pour recréer cette magnifique ambiance d'antan, qui flottait sur la page d'accueil de notre fofo chéri...


Je me suis donc mis en tête de partir à la chasse : la chasse virtuelle aux zèbres et autres créatures en tous genre, HP pour la plupart, histoire de pouvoir peut-être mettre au monde un nouveau forum, d'aide, d'entraide, d'échange entre Eip ou non, en tout cas entre personne liées de près ou de loin par ce sujet vaste et confus pour certains (après avoir vraiment fait connaissance avec tout ce beau monde évidemment).

Parce qu'en effet, loin des images des HQI constamment dans la souffrance relayées par différents médias qui ne cherchent qu'à se faire des sous sans s'intéresser en profondeur au sujet qu'ils sont censés traiter, il y a vraiment des gens, qui sont HQI et qui sont heureux ! Seulement pour atteindre ce bonheur tout relatif, il est vrai que le chemin peut parfois être ardu surtout quand on se sent seul, ce qui est souvent le cas à un moment ou à un autre de la vie d'un EIP. Et parler avec des personnes qui ont vécu les mêmes choses ou des choses similaires, mine de rien ça aide énormément.

Donc voilà une petite (longue ?) proposition comme ça, pour savoir si ça t'intéresserait éventuellement de participer à ce projet qui n'est actuellement encore que sous la forme d'un atome de graine d'idée qui vient tout juste de germer ^^

(Sachant que c'est un thème global de forum, mais qu'on y parle de tout et de rien, de la musique qu'on écoute sur le moment comme d'une critique qu'on aimerait faire sur un bouquin lu récemment ou tout simplement un coup de gueule sur un sujet, un nouveau jeu, une remarque sur l'éducation nationale ou l'éducation tout court, un sondage pour le nom de son nouveau poisson rouge, j'en passe et des meilleures...)
Aka le 12-10-2013 à 19:13:09
Tu sais, en lisant ton texte rapportant à l'école, j'ai pleuré. Ça me rappelle énormément tout ce que j'ai vécu, toutes ces blessures à demi refermées...


Merci.