posté le 12-05-2013 à 00:23:03

" La mélancolie est le plus légitime de tous les tons poétiques. "
                                      Edgar Allan Poe 
 

 

/!\ Article recyclé de mon ancien blog. Il date en réalité du 15 Juillet 2012 !!

 

 Entends-tu cette mélodie funeste ?

Celle qui fait pleurer les violons ?
 Le joueur a la douleur pour geste,
Une plainte déchirante pour diapason...
 
Je fais du violon depuis deux ans et 4 mois précisément. J'ai avancé un peu, progressé, sûrement, mais je suis toujours une foutue incapable !!
Le violon, c'est quelque chose que j'aime tant pourtant, mais je le garde jalousement pour moi. En fait, plus je joue, plus je me rends compte que la musique, j'ai horreur de la partager. Je ne voudrais jouer que pour moi, pour alleger un peu mon esprit. Je déteste jouer devant les autres. Le violon, j'adore ça, mais dans ma chambre, toute seule, quand il n'y a personne chez moi, j'adore faire tout type d'expérience plus où moins bonnes... Mais jouer devant les autres, ça m'écoeure.
En fait, je pense que c'est surtout lié au fait que j'ai du mal à jouer devant les gens parce que je suis timide, que ça me stresse et que je perds tout plaisir à le faire. ça devient u e habitude ensuite. Jouer devant les autres = stress = sensation désagréable = je n'aime pas.
ça me dégoute de dire ça, mais je pense que si je jouais déjà bien mieux, que j'avais fait beaucoup plus d'études de positions, j'arrêterais le violon. Pourtant, j'aime mon prof, j'aime l'instrument, j'aime la musique, j'aime les gens rencontrés a l'orchestre, mais ... je ne sais pas. C'est un sentiment paradoxal et difficile à expliquer. ça peut paraitre vachement égoiste parce que je me suis engagée dans son orchestre, mais pour être tout à fait honnête, je ne prend vraiment un plaisir profond qu'en jouant chez moi.
Je pense que dans 5-6 ans maximum je ne jouerai plus devant qui que ce soit. J'aurai appris plus de positions et serai plus libre dans les choix des morceaux. A ce stade, je jouerai pour le mouvement. Je pense que c'est ce que j'aime dans le violon. Le mouvement des doigts, de l'archet ect. Je jouerais parce que j'aime jouer, mais pas parce que j'aime jouer pour qu'on entende. Je sais, c'est bête, mais c'est comme ça.
 
Si je dis ça, c'est parce qu'à l'orchestre, une personne - Cécile - m'a proposé de jouer avec elle pour me débloquer un peu. J'ai vaguement protesté sans trop insister. Je voulais voir. Mais c'était une mauvaise idée, je m'en doutais. ça ne pouvais que me faire avancer, mais étant partisante du " un pas en avant, deux en arrière... "
 
Aujourd'hui, je suis donc allée chez elle. Déjà, première chose qui m'a rendue extrêmement mal à l'aise. Je déteste aller chez les gens parce que je n'ose plus bouger, plus respirer... Plus rien faire en fait.
Elle m'a demandé de jouer quelque chose, et je n'ai pas réussi. Qu'on s'entende : ce n'est pas le morceau que j'ai râté, je veux dire que je n'ai même pas posé l'archet sur les cordes parce que je m'en sentais incapable.
Mon prof de violon est habitué et me fiche la paix avec ça. Il joue avec moi en même temps, et ça me stress moins, j'ai l'impression de moins ressortir ect... Mais pour les gens n'étant pas habitués... ça met drôlement dans l'embarras.
Ensuite, on a trouvé des solutions pour que je puisse jouer, mais toujours les mêmes problèmes quand je joue avec quelqu'un qui ne surviennent jamais lorsque je suis tranquillement dans ma chambre : Tout ce mélange dans ma tête, je pense à 200 à l'heure, à ce que je vais faire de mal, à ce que la personne va penser de moi, si bien qu'après, j'oublie des notes, je pars au mauvais moment, et je m'arrête. Je suis trop tendue, mon poignet n'est pas souple et donc mon archet part dans tous les sens, j'oublie de respirer et me retrouve en apnée sans m'en rendre compte. Je transpire et mes mains deviennent humides, elles glissent sur le manche du violon, mon coeur bat plus vite, et je me sens mal, j'ai la nausée et me concentre sur le fait qu'il faut que je reste neutre, que je montre le moins possible à quel point je suis faible.
Voilà pourquoi je ne pourrais jamais jouer devant les autres convenablement. Ensuite, je fais une prestation minable, bien pire que je ne l'aurais faite toute seule et me sens honteuse, ce qui n'arrange évidemment rien.
ça m'épuise d'être comme ça.
Mais en fait, je suis une drôle de timide. Je sélectionne les sujets sur lesquels je suis timide et ceux sur lesquels je ne le suis pas.
Je suis gênée de tout, et je déteste montrer ce que je fais, ce qui se rapporte a mon être. Quand je joue, que j'aime ce que je joue, que je le sens, ça me touche. Quand j'écris, je dépose un bout de mon être sur papier. Je ne veux pas qu'on le voit parce que j'ai peur de ce que l'on peut en penser, alors qu'en fait je voudrais vraiment partager ! Mais c'est tellemnt précieux pour moi.
Pour d'autres sujets, en revanche, je ne me sens pas timide du tout !! Par exemple, dans ma classe, on a fait un concours de plaidoiries. J'ai choisi un sujet que j'adorais, qui me passionnait tant que je n'ai eu besoin d'aucune note et d'aucun travail au préalable. J'ai tenu tout le temps requis, je parlais avec entrain, force et conviction et j'oubliais les gens qui m'écoutaient. Ma prof a même dit à la fin que j'avais " reveillé tout le monde " et j'ai fini première ex-éco avec le premier de la classe ;) Quand il s'agit de défendre quelque chose, je n'hésite pas à y mettre toute mon énergie sans penser au qu'en-dira-t-on parce que je veux partager, je veux convaincre. Mais pour ce qui me touche...
 
Voilà, tout ça pour dire que ma psy et moi avons encore du boulot.
J'ai fait un effort concidérable sur les texte, peut-être y arriverai-je au violon aussi, qui sais ?
Je ne sais pas. Je voulais écrire ce texte. Il était probablement pénible et je doute que tout le monde l'ai lu, mais c'était important pour moi..
 
 


 
 
 

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