Vouloir être de son temps, c'est déjà être dépassé !

 Eugène Ionesco         

 

 

 

Comme d'habitude, je ne suis jamais contente : j'attendais ces vacances avec plus d'impatience que jamais. C'est peu dire : les épreuves anticipées du bac, la contrainte scolaire, mon rapport épouventable avec l'école... bref, vive le calme.

Maintenant, je suis en vacances, et je me sens encore plus déprimée que quand j'étais au lycée ! Je suis vraiment pénible à la fin !

 

Mais bon. Déjà, je suis en plein déménagement, et je suis contrainte de m'adapter à une nouvelle vie... Avec un beau-père.

Non pas que mes relations avec lui soient mauvaises... Et puis il est assez ouvert à la précocité et tout ça. Il a été l'un des premiers au courant des résultats de mon bilan psy, et avait même dit à ma mère qu'il s'attendait à une "si grosse précocité" alors que moi, je m'imaginais "légèrement voire pas du tout précoce."
MAIS... Question compréhension, c'est l'impasse totale.
Tout à l'heure, nous étions dans l'ancien appartement, pour le nettoyer avant de le rendre.

J'avais peint sur mon mur blanc une envolée ( petite ^^ ) de papillons noirs. Il m'a dit de les couvrir avec de la peinture blanche alors que la gérante de mon immeuble m'a dit que ce n'était pas nécessaire. Je le lui dit, et de son air "je-sais-tout", il réplique que c'est "comme ça" quand on rend un appart. Donc je ne dis rien - il n'y a rien a dire - et je m'éxécute - pare que je l'ai bien voulu pas parce que je me suis sentie obligée. Et évidemment, la peinture blanche laisse une trace sur le mur, dont le blanc était plus ancien. Immédiatement, je lave la peinture blanche. Parce que ça ne sert à rien. Parce que c'est idiot de préférer une tache blanche à un papillon noir sur le mur, sachant que celui ci sera repeint en toute probabilité. Et il a grogné, évidemment. Parce qu'il fallait le faire et gnia gnia gnia... Mais POURQUOI bordel ?! ça n'a AUCUN sens de faire une tache pour essayer d'en effacer une autre !! Il consomme juste de la peinture ( mais lui, c'est un pro de la consommation en tant qu'épicurien auto-proclammé et Mr gadgets en tout genre. ) pour un rendu ignoble. 
ça m'agace. Qu'il me trouve une bonne raison, et ensuite on verra. Ce genre de chose parrait banale, mais moi, ça me contrarie vraiment. Parce qu'après, inévitablement, on me dit " y'a pas besoin de savoir pourquoi. C'est comme ça et puis c'est tout "... et c'est le genre de phrase que je hais plus que tout ! Il faut que je comprenne le sens pour m'exécuter. C'est quand même logique non ? 
Bref, deuxième incident qui m'a retournée : il a tué un insecte. Oui oui, chochotte, petite nature, nia nia.... Ok, passons. Mais c'est la façon de faire. Cette façon de penser qu'on a le droit de tuer arbitrairement me dégoute. Il a un droit de vie ou de mort sur l'instecte dont le seul crime était de passer devant lui. ça me dégoute. Une vie, aussi petite soit-elle, c'est important ! Pourquoi un insecte vaudrait-il moins qu'un homme ? Parce que l'homme à une conscience dit-on. Je me demande vraiment. Bref, comme a cahque fois qu'un insecte est tué de sang froid, pour le plaisir, le confort, ou l'habitude du tueur, je me suis mise dans tous mes états. Parce que je suis comme ça. Parce qu'une vie c'est une vie, c'est précieux et que PERSONNE ne devrait avoir le droit de décider du sort d'une autre parce qu'il se trouve faire 1m80 de plus qu'elle. 
Et pour se moquer de moi, il a imité la pauvre bestiole se tordant de douleur. C'est pathétique. Vraiment immonde à mon sens, de se rire de la souffrance d'un être vivant. Mais le pire, c'est qu'il ne semble pas mesurer cela. Bref, déjà, ça m'a rendue malade, parce que ne pas accepter mon besoin de sens et surtout mon respect pour toute forme de vie, c'est ne pas m'accepter dans mon intégralité. Hors, avant, je n'étais acceptée dans mon intégralité qu'a deux endroits : chez ma psy, et chez moi. Si maintenant je dois faire semblant chez moi aussi.... ça me fait vraiment mal parce que je suis fatiguée du jeu social. Parce que je veux bien prétendre un peu, mais pas tout le temps. Pas non-stop. 

Puis une autre chose qui m'a franchement déprimée aussi : facebook. L'ordinateur est un véritable poison, surtout pour les personnes à tendance " geek " comme moi. ^^ Bref. Comme je m'ennuyais un peu, je me suis rendue sur le compte de ma cousine pour lui écrire un message. Généralement, je ne m'arrête pas du tout sur ces status ou ses photos. Mais là je n'ai pas pu faire autrement. 
Ma cousine, c'est tout ce que je ne suis pas. Tout ce que je voudrais bien être parfois, pour souffler un peu. 
C'est une véritable ado. Elle a des photos d'elle avec ses copines, avec ses copains. Ils prennent des poses ridicules mais ils s'en foutent parce qu'ils se marrent, ils se créaient des délires sur des choses banales, qui, à la moindre évocation, déclanche un fou rire général. Ils s'amusent, profitent d'être jeunes, profitent de la vie. Les filles sont toujours jolies, bien coiffées, maquillées, bien habillées, les yeux pétillants... 
Alors un sentiment dégoutant m'habite. Mais oui, oui, qu'est-ce que je suis jalouse !!

J'aimerais vraiment vraiment vraiment pouvoir parfois sortir en ville avec une bande de jeunes, rire si fort que tout le monde se retournerait sur notre passage, acheter un coca, ou une glace ou n'importe quoi et faire des photos délirantes et complètement idiotes et m'éclater. Faire des grimaces, des soirées entre filles à délirer sur tout et n'importe quoi. 
Mais bon. Je sais que ça n'arrivera jamais. Parce que même si je fais des efforts, même si maintenant j'ai des amis, ma part rationnelle, beaucoup trop rationnelle me dira toujours " ne fais pas ça, ce n'est pas toi. Tu en as envie parce que tu crois que tu seras heureuse. Ce n'est pas ça être heureuse. On ne peut renoncer à soit-même et être heureux. Tu trouves ça idiot non ? Alors ne le fait pas ! Que vont penser les gens ? Tu vas déranger en rigolant trop fort dans la rue ! Imagine que cette dame qui passe là a une migraine parce qu'elle reste au chevet de sa mère malade sans dormir depuis des semaines ! tu veux la déranger ? Et tous les gens qui meurent de faim, qui meurent de soif ? La surpopulation ? La surconsommation ? Les futures catastrophes naturelles qui pourraient se produire ? Les guerres ? Tu y penses à ça pendant que tu fais l'imbécile devant un appareil photo ? Tu pourras vraiment avoir la consicence tranquille après ? ".... Et comme je n'ai jamais la consicence tranquille, je fini toujours par écouter cette partie de moi qui me dit non. 

 

En réalité, je n'ai même pas envie d'être comme ça. De prétendre. De faire des photos connes ou d'être une vraie ado; Mais je ne peux m'empêcher d'être jalouse. Pas vraiment jalouse de leurs délires,  de leurs vies sociales... Juste jalouse de leur apparente légèreté. 

 

Pourquoi ne puis-je pas être plus simple ? Pourquoi tout est-il toujours si compliqué ?