posté le 11-02-2014 à 00:38:48

 

 

 

Je croyais que cette fois ça irait. 

 

Mais évidemment que ce n'est pas le cas, éternelle idéaliste que je suis ! Côté lycée, en ce moment, c'est l'impasse totale.

Au premier trimestre, je m'en étais extrêmement bien tirée. J'avais peu manqué, avais de bonnes notes plutôt partout... Maintenant c'est l'horreur !

Je recommence à manquer. Pire, j'évite des cours plus que d'autres - et si on ne m'emmerde pas trop pour mes absences,  le fait de manquer un cours en particulier sur une durée assez conséquente est évidemment remarqué. 
Je ne supporte plus rien au lycée. Quand on fait du sport, les pires instants sont souvent les derniers kilomètres. Là, c'est à peu près ce qu'il se passe pour moi au lycée. Le fait de savoir que dans ~ 4 mois ce sera terminé me fait tellement languir que je me rend évidemment plus malade que d'habitude. 

 Je suis, en réalité, retombée dans mon cercle vicieux habituel. Je m'ennuie donc ne fais rien - seulement pour les cours qui m'interessent, c'est à dire un seul - et comme je ne fais rien, je repousse toujours l'instant fatidique de mes devoirs - que je concidère comme la corvée la plus ingrate possible. Je préfère 1000000 fois passer ma journée à faire du ménage que de faire mes devoirs. Ils me semblent idiots, inutiles au possible, agaçants pour la plupart. Et si une dissertation de philo - seul cours que j'aime en réalité - ne me dérangera pas tant que ça, un exercice d'italien, normalement expédié en 20 minutes, me prendra 2h. Je n'arrive pas à me concentrer dessus, je peste de la bêtise que c'est. Je déteste l'italien. Je ne déteste pas la langue mais la façon dont elle est transmise ( on travail par "notions" qui, finalement, se rapportent toujours à la même chose: partir à l'étranger, l'immigration, les problèmes sociaux divers dans lequel on reste laaaaaaaargement politiquement correct ( " c'est pas bien de pas accepter les immigrés. C'est vilain. Les pauvres ". " Oui, les jeunes passent beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux. C'est très mal")alors qu'on sait très bien que tout cela est très hypocrite et que dans la réalité, personne n'en à rien à foutre de savoir si facebook est réellement si néfaste que ça, de même que beaucoup n'hésitent pas à ne PAS accepter des cultures qui leur sont étrangères. Bref. Des notions, qui, au final, n'ont qu'un but pratiquement moralisateur, politiquement correct et mièvre à mourir. Je déteeeeeeeeeste ça, d'autant plus que inutile dans le sens où plus JAMAIS je n'en ferai après le bac ( ou alors seulement si j'en ai envie et de la manière dont j'en aurai envie ) bref tout ça pour dire que mes devoirs devenant des corvées inimaginables, je prends un temps immense pour boucler quoi que ce soit, me décourage, suis en retard, loupe donc des cours parce que ça me rendra malade d'y aller avec du retard.... Et ainsi de suite, cela se répétant sans cesse. 
J'ai aussi saboté mon bac blanc d'italien. Je sabote souvent mon travail. Pourquoi ? J'en sais rien. Je déteste juste être une bonne élève. Parce que 90% des bons élèves ne sont en fait que des gens 100% formatés au système, système que je prends à coeur et qui, du coup, me rend malade, et auquel je n'ai pas envie d'être assimilée. 

Je sabote aussi mon travail en anglais. J'ai toujours saboté en anglais. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais été capable de prendre mon "vrai accent" quand je parle en cours. Je n'ose pas. J'adopte une sorte de franglish beaucoup plus commun chez les français, comme ça je ne me fais pas remarquer une fois de plus. Ce qui n'aide pas, c'est que les notes, je m'en fiche. Dans le sens où je n'ai pas besoin d'avoir d'excellentes notes, alors je ne veux pas avoir d'excellentes notes. A quoi bon ? Je n'ai pas envie de prouver quoi que ce soit aux autres, et si je dois me prouver quoi que ce soit à moi-même, ce ne sera certainement pas sur un critère si ignoblement scolaire. En plus, je préfère 100000 fois un zéro "je m'en fous" plutôt qu'un 5 "j'ai essayé mais j'ai pas compris"... Oui, c'est orgueilleux, mais au lycée, je n'aime pas échouer involontairement, parce qu'il y aura toujours quelqu'un qui sera assez content pour venir me le faire miroiter ( comment ?! TOI, tu n'as pas eu 18 ?! Seulement 12 ! ) C'est insupportable dans le sens où ils agissent comme si je prennais part à leur petite compétition dégoutante. Les notes, je n'en ai rien à faire, parce qu'elles ne veulent rien dire, même si maintenant elles sont utilisées comme une mesure de je-n-sais-trop quelle valeur. 

Immonde. Bref, je suis énervée, tout me révolte, et surtout me déprime. 

L'anglais, qui est une matière dans laquelle j'ai toujours été assez douée et intéressée, me dégoute presque plus que les autres maintenant. Les textes sont chiants et les questions trop évidentes mais aussi trop laborieuses pour pouvoir les expédier en 10 minutes ( Robert is a cat. Who is Robert ? What is the name of the cat ? Who is robert's mother ? Who is robert's mother's son ? ) 

Bref, le problème, c'est que ce sentiment d'absurdité généralisé me rend malade. J'ai mal au ventre. Tous les matins, je me réveille plus tôt que prévu pour tenter de me conditionner à la journée à venir et à calmer mes nausées. Je tente de contrôler mes pulsions auto-destructrices mais ce n'est pas évident, et parfois, dans le lycée, en cours, je ressens le besoin d'avoir mal. Pour me rappeler que j'existe, que ma vie ne se résume pas aux heures passées à dormir les yeux ouverts sur les chaises du lycée, que j'ai mal, mais que ce n'est rien. C'est du soulagement artificiel écoeurant. Je me déteste rien que pour cela. Mais je parviens plutôtà limiter les dégats. Au maximum. 


Bref, seul point positif, les cours de philo. La philosophie me plait, j'aime réfléchir même si ça reste dans l'ensemble, scolaire et réduit à mort, j'aime ces questions, ce côté incertain dans le sens où il n'y a presque jamais de choses affirmées. Tout est relatif, subjectif, dépend des points de vues, des auteurs, des courants... Pas de science exacte et absolue. J'adore. Puis j'ai une excellente enseignante qui prend la peine de répondre - et quand je dis répondre, c'est qu'il s'agit de vraies réponses/dialogues, pas de trois mots expéditifs - à chacune de mes questions par mail.

Enfin, je tente de calmer ma colère, de me raisonner sans tout mentaliser... C'est difficile à supporter. Alors bon, je vais faire comme je le pourrai. Puis de toute façon, il ne reste plus que 4 mois.

Mais mon rapport à l'école aura vraiment été chaotique jusqu'au bout... Dommage j'espérais que cette année serait réussie; histoire de ne pas tout voir de façon négative... Un nouvel échec, même si je vais essayer de ne pas rester dessus. 

 

 


Commentaires

 

1. Misscalimero  le 12-02-2014 à 07:55:07

coucou
chose promise chose due, je suis revenue te lire et je me felicite (clap clap bravo moi! lol) de t'avoir mis dans mes blogs favoris!! parce que c'est suuuuper bien comme blog!! j'adooore et c'est super interessant alors je reste dans le coin!!!
à bientot
bisooous

2. Bere  le 21-03-2014 à 20:51:52

Par une étrange coïncidence, je vis exactement la même chose que toi à chaque année scolaire. Au début je me dis que ça va être bien, puis au fur et à mesure de l'année, tout part à vau l'eau. Pour plusieurs raisons : le cerveau est habitué au rythme, l'apprentissage scolaire se fait seul. Plus de stimulis. Les gens ? ça fait longtemps qu'ils ont été passé au scanner infrarouge, et ils sont trop ceci ou trop cela, c'est jamais assez bien pour pouvoir les fréquenter, bref, ils sont chiants, je reste seul dans mon coin et j'aimerais bien quand même au fond avoir 3 relations avec eux... oui, mais ils sont "cons" en fait... donc non, putain que j'ai envie de me casser de cette salle de classe ! Les profs ? Bah, ils sont aussi trop ceci ou trop cela, donc pas passionnants. La profondeur des cours ? Inexistante. On recopie les livres d'introduction au matière, et on apprend à être un gentil petit élément formaté du système. Allez, viens aux amphithéâtre, travaille régulièrement, ai des bonnes notes, bravo, tu es un bon élément ! Hein ? une "vrai" intelligence ? Non mais tais-toi. Et sors. par là, voilà.
Tu aimes la philo... et bien tu as raison ! Les Thqi semblent aimer cette matière, peut-être parcequ'elle pousse à se questionner et n'a pas de réponse pré-établie. Bon courage pour le bac. Essaye de le passer, les notes tu t'en fous, ce qui compte c'est ce que tu fais après Clin doeil

3. jo  le 23-03-2014 à 02:46:16

J'ai l'impression de lire ce que j'aurais pu écrire il y a quelques années maintenant, lorsque j'étais en plein dedans. Continue jusqu'au bout à te battre pour aller au lycée. On ne se rend bien compte de la maigre - finalement - perversité du système qu'une fois qu'on en est sorti. Faire ce retour en arrière après concession (pour moi, c'était une concession que je faisais au système que de lui accorder un peu de temps chaque jour, lui donnant ainsi l'illusion qu'il réussirait peut-être à me dévorer lentement, ce qui ne fut, bien sûr, pas le cas) procure d'intenses joies que tu connaîtras bientôt, sois-en certaine. Tout bonheur mérite d'être attendu, c'est ce qu'il faut se dire. Du reste, quitter le lycée pour l'université, c'est un peu comme quitter le bagne pour la prison, il n'y a pas de franche amélioration si ce n'est que la ration intellectuelle quotidienne se trouve légèrement améliorée. C'est passer, en somme, du pain noir au pain bis. La baguette (celle que l'on ne trouve plus guère que dans quelques trop rares boulangeries parisiennes, hélas! ) est encore bien loin. Mais je ne veux pas te faire déchanter, au contraire. Face à tout ça, il suffit en fait de s'organiser. Ce n'est pas très difficile. Apprendre, ça peut être apprendre à apprendre. Il suffit pour cela de compter d'abord sur soi. Ça procure énormément de satisfactions. Laisse les autres où ils en sont et occupe-toi de toi. Tu as 12 et pas 18? Qu'importe, tu auras dévoré Spinoza pendant qu'eux peineront à mémoriser leurs Annabac (ça existe encore, je présume? Je le crois, oui! Le système est si lent à se mettre en branle qu'il n'a pas pu changer entièrement en moins de dix ans... C'est-à-dire quand j'avais le privilège de le servir encore en assumant les difficiles et lourdes fonctions de lycéenne... ) ! Et puis, l'essentiel est moins de se comparer aux autres que d'engranger des ressources qui te permettront un jour de les aider à décoller. Si tu es par exemple un jour professeure ( le mot, féminisé au 20ème siècle, n'est pas encore accepté par l'Académie mais il y a de fortes chances pour que les féministes triomphent là encore une nouvelle fois, - on se souvient d'une certaine polémique demoiselle - , j'anticipe donc cette victoire annoncée!) dans une université, tu pourras t'y employer et je suis sûre que tu y trouveras beaucoup de satisfaction personnelle, car c'est par là qu'il faut commencer. Surtout pas de job ingrat où nulle reconnaissance professionnelle n'est possible pour une THQI! Ou alors il faut disposer d'un solide ego, ce qui est rarement le cas des tiens, qui auraient plutôt une tendance à imploser s'ils ne sont pas encouragés. L'hypersensibilité est une poudre qui peut facilement tout faire sauter, méfie-toi. Fais de bonnes études, tu en es vraiment capable. En tout cas, ne te pose pas trop de mauvaises questions, c'est comme ça que tu avanceras, miss (j'utilise ici le terme anglo-saxon, car, comme je viens de l'écrire, le ''demoiselle'' a été proscrit de certaines bouches et je ne veux pas que le fait qu'il soit resté dans la mienne soit considéré comme un acte de revendication linguistique séditieux)!
Bonne chance!

4. podo  le 08-05-2014 à 23:37:24

Tiens, je ne pensais vraiment pas que mon profil correspondrait à un profil-type préétabli. Comme quoi je me suis fourré le doigt dans l'oeil. Memes problemes que toi, j'ai arreté le travail personnel en CE2, ai retappé ma 2nde par contre car je n'allais plus du tout aux cours. Par contre pour éviter l'ennui dans le supérieur me suis orienté vers une voie bac+8 extremement difficile, en esperant pour une fois trouver une motivation dans du "vrai" travail correspondant à un vrai challenge. Avais aussi un ami, mon [seul] vrai ami depuis la seconde. Il a aussi un thqi, mais est interné en HP depuis un mois. Comme quoi ton blog m'auras informé de raisons.

5. An  le 18-05-2014 à 11:08:39

Jeune zèbre,

Voilà bien longtemps que tu n'as pas écrit après ce dernier article douloureux ; et moi en bonne petite lectrice égoïste je trouve ça fort regrettable ! Car non seulement j'aime ta prose, mais en plus les sujets que tu traites avec justesse sont réellement dignes d’intérêt.
Il n'est pas vraiment important de préciser - mais je le fais quand même - que je me retrouve grandement dans ton univers riche et chaotique: à 16 ans (aujourd'hui j'en ai 22) j'étais moi aussi en Terminal L à mi-temps (je séchais outrageusement en fait), mais dans mon histoire, c'est l'anxiété qui a finalement pris le pas sur mon moral et, au mois de janvier, m'a totalement fait décrocher (et je ne parle pas du sacro-saint diplôme de fin de secondaire, malheureusement): il n'y a pas grand chose à dire si ce n'est qu'évidemment je ne te souhaite pas la même chose et bien que je ne sois pas sûre d'être moi-même une zèbre, je crois comprendre ton désarroi.

Je ne sais pas la valeur qu'ont ces mots de la part d'une inconnue mais je te souhaite sincèrement de trouver tout au long de ta vie des épaules solides et bienveillantes sur lesquelles t'appuyer (car je crois que c'est bien ce qui m'a manqué); moi en attendant je t'envoie ces quelques paroles de soutien pour t’inciter à perpétuer ce blog: j'aimerais beaucoup suivre tes chroniques quand tu rentreras à l'université - si c'est bien là où tu souhaites aller après ton bac.

Au plaisir de te lire,
An

6. Une_Zèbre  le 01-01-2015 à 16:15:28

Merci pour ce blog et ton témoignage; j'avoue l'avoir dévoré! Sourire Je suis moi-même thqi, "diagnostiquée"il y a quelques semaines seulement. Je suis en fait tombée par hasard sur la notion de hp, en traînant sur l'ordinateur comme à mon habitude xD. Je suis une élève de 3ème ayant de bonnes notes (je contribue malheureusement aux nombreux stéréotypes entourant les surdoués :/), ce qui, contrairement à ce que l'on peut penser, à été une des nombreuses choses qui m'ont conduite à me trouver bête: je me disais à ce moment là que si, justement j'avais réussi à entrer dans le moule scolaire, c'était parce que j'étais justement assez bête et que je n'avais pas assez d'esprit critique. La seule personne que j'arrivais à remettre en cause, c'était moi (et après j'arrive à me penser hp, bonjour la constance !). Mais je n'aime pas l'école, le rythme ne m'est pas adapté, je déteste faire mes devoirs, que je trouve comme toi inutiles et débiles, et pour lesquels il me faut au moins 1h30 de préparation psychologique xD. Et par dessus tout, j'ai toujours l'impression d'être enfermée dans cette image de "bonne élève". Peut-être va tu trouver mes propos hypocrites en les lisant (de quoi elle se plaint celle-là!). À vrai dire, j'hésite à poster ce commentaire; tiraillée entre le fait d'être exposée aux critiques (non pas que je ne supporte pas les critiques mais juste que j'ai peur qu'en me lisant on ne comprenne pas ce que je voulais exprimer et qu'on me prenne pour quelqu'un que je ne suis pas) et l'envie de témoigner. Bref, pour revenir à mon "parcours scolaire" (bonjour l'égocentrisme!), l'école m'a déprimée, tout simplement parce que j'avais (et d'ailleurs j'ai toujours) l'impression que rien ne m'y était adapté. Je me suis alors tout comme toi mutilée, tout d'abord parce que cela me permettait d'extérioriser la douleur que je ressentais mais aussi j'imagine pour me faire remarquer, montrer que je n'allais pas bien (et oui, pour la majorité des gens, quand on a de bonnes notes, c'est forcément que tout va pour le mieux pour nous). Le jour où j'ai découvert la précocité intellectuelle (je change régulièrement de terme, aucun ne le convient vraiment xD), j'ai été particulièrement émue, mais je me suis alors dit que ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être moi. Mais ça ne m'est jamais vraiment sorti de la tête. C'est finalement une prof qui a parlé à ma mère du test, qui m'a permis d'être "diagnostiquée" (mais bon, j'avoue avoir toujours un peu de mal à penser qu'on puisse non seulement chiffrer quelque chose auquel on a beaucoup de mal à donner une définition, mais aussi qu'on puisse tester l'intelligence, qui est très vaste et complexe, en seulement 2 heures [bien que je sache que ce test n'en mesure qu'une partie])
Enfin bref, je pense m'arrêter la, désolée pour ce pavé pas forcément passionnant, et merci à ceux qui auront eu le courage de le lire jusqu'au bout XD

 
 
 
 

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