" Le plus souvent, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. "
F Droz
/!\ Article recyclé de mon ancien blog !! Il date en réalité du 21 avril 2013, et " les anciens articles " font références aux articles écrits en 2012 sur ce même blog.
J'ai beaucoup avancé dans la vie depuis mes derniers articles, qui étaient pour le moins déprimants.
Ma thérapie avance, je suis plus positive.
Pour résumer rapidement mon année :
Je suis rentrée en 1ère L ( et je suis une VRAIE littéraire ! Je le revendique, ce n'est pas parce que je ne pouvais aller nulle part ailleurs que j'ai choisis la filière L ) avec beaucoup d'appréhension.
Je me demandais évidemment s'il y allait avoir un changement cette année. Le relationnel - particulièrement en milieu scolaire - n'ayant jamais été mon fort, j'avais vraiment peur que le scénario habituel se reproduise une fois de plus.
J'ai compris que pour être accepté, il fallait d'abord s'accepter soi-même. Et je m'accepte. Beaucoup mieux. Je me déteste moins. Je me juge toujours beaucoup. Mais avec plus de justesse. Et quel changement ! Oui.... Quel changement....
Dans ma classe, j'ai de bonnes relations avec tout le monde. Je ne suis pas franchement ignorée, et je n'ignore pas non plus. Quand des comportements me font grincer des dents, j'arrive à accepter. Parce que j'ai compris que les comportements humains, aussi haïssables soient-ils, sont " la norme ".... La sacro-sainte norme. Et que n'étant pas "normative", je ne peux les concevoir de la même manière. Mais bon.
Le lycée, c'est toujours difficile. Côté absences, je tente de m'améliorer mais c'est très difficile. Cette année, ça fait 5 ans que l'on m'a diagnostiqué une phobie scolaire - même si je doute un peu. Je n'en suis pas du tout sortie encore. Même si j'essais, c'est plus fort que moi, il faut que je manque les cours.
Le pire, c'est que quand je ne manque pas du tout, je ne me sens pas aussi mal que ce que j'avais anticipé. Au contraire. Je me sens tellement bien de ne pas avoir cédé !!
Mais voilà, c'est ainsi.
Je fais des efforts. J'en ai parlé à ma prof principale, qui est une personne très humaine. Je l'ai déjà eu l'année dernière, en Français. Je ne l'aimais pas plus que ça. Mais cette année j'ai été lui parler... Vaguement. Et elle m'a aidé.
Elle me disais " ne plus me prendre au sérieux du tout"... J'étais évidemment résolument agacée, et vexée.
Et un jour, elle m'a engueulé parce que j'ai refusé de rendre un devoir ( qui n'en était pas un !! Il fallait, pour une soit-disant question d'orientation, donner une liste de ses défauts et qualités... chose infaisable pour moi ! Parce que je sais comment ils prennent ces listes : ils les lisent et comprennent exactement le contraire de ce qu'il y a marqué en général. De plus, je refuse de parler de ce que je veux faire. ça ne regarde que moi. Pourquoi ? Honnêtement, parce que je ne sais pas faire de choix, parce que j'ai peur d'être jugée pour ça. Bref. J'ai refusé de le lui rendre. )... Donc elle a commencé à me dire que j'avais deux options : écrire sa fichue liste, ou partir de la classe.... Et bien qu'a cela ne tienne, j'ai commencé à ranger mes affaires et ça ne lui a pas plu. Pas du tout. :D ( Pourquoi m'a-t-elle donné le choix alors ? ) ...
Donc elle m'a interdit de quitter la classe, puis m'a fait toute une leçon à la fin de l'heure, en me disant que j'étais trop orgueilleuse pour accepter de suivre des conseils et toussa toussa ( et elle avait parfaitement raison dans tout ce qu'elle disait, je l'avoue. )
Puis ça m'a fait réfléchir ( je ne lui avouerai JAMAIS !! Oui, mon orgueil me l'interdit ^^ )
Et j'ai essayé de suivre ses conseils. J'essaye depuis, de temps en temps, de faire une semaine complète sans absence. Pas même une heure. J'y arrive rarement. Mais ça arrive. Et ça faisait longtemps que je n'étais pas parvenue à ce genre de choses.
Étrangement, depuis, mes notes en Français on largement remonté XD Oui, oui, et re-oui, les notes, pour moi, ne reflètent en rien mes aptitudes mais l'intérêt porté à la matière. Je n'y peux rien franchement. Je n'arrive pas à faire autrement. Pourtant j'ai essayé avant, de bien apprendre mes leçons malgré le désinterêt complet porté au cours. Mais ça ne fonctionnait PAS DU TOUT. Parce que je m'énervais toute seule pendant le contrôle. Stupidement. Mais je m'énervais en me disant que la méthode - celle même que j'avais travaillé au préalable - était beaucoup trop stupide et qu'il était hors de question que je l'applique.
Bref. Depuis mon entrée au lycée, en devoir de français, je n'avais que très rarement dépassé 12/20. Récemment, j'ai eu 16 en invention, 15 au bac blanc oral, 19,5 au bac blanc écrit et 17 en commentaire composé ( comme quoi, tout arrive !!! )
Sinon, autre GRANDE avancée, j'ai finalement mis fin aux délibérations tragiques, et j'ai passé un bilan psychométrique.
Je crois qu'aussi étonnant que cela puisse paraître, il s'est agit d'une des épreuves les plus difficiles à franchir. Pourtant, dans le test en question, rien de très compliqué.
Mais lorsque l'on m'a diagnostiquée cette " précocité ", je me suis sentie revivre. Je revivais parce qu'on me disait " non non, tu n'es pas folle. Tu n'es pas bizarre, ni dérangée. Tu es plus que " le cadavre ". Tu es toi, dans ta façon d'être, dans ta singularité. Et il y en d'autres qui sont comme ça. Tu n'es pas seule. Tu ne l'es plus. "... Et j'étais tellement heureuse. Malgré les effets négatifs du diagnostique ( il y en a eu ), je ne me suis jamais sentie aussi complète que depuis que je sais comment je suis.
Mais c'était une hypothèse. Et il n'y avait qu'un bilan ( vulgairement " test de QI " ) qui pouvait dire " Oui ou Non.
Et il a dit Oui !! Et j'ai pleuré quand j'ai eu la restitution. Autant pleuré que le soir de cette réunion parents/profs de 6ème, ou une prof avait dit à ma mère " Vous avez déjà fait tester votre fille ? "...
Ce n'était pas un soulagement narcissique du genre " Oui c'est bon, tu es bien intelligente "... Certainement pas ! C'était un soulagement vital " Oui c'est bon, tu es bien toi. "...
Dans les premiers temps, je mentais à propos du résultat ( sauf à mes parents, ma psy, et mon ancienne prof d'anglais ). Quand ceux qui savaient que je passais le bilan me demandaient " combien ? ", je baissais systématiquement le chiffre de 12 points.
Pourquoi ? De façon à ce que ce soit assez haut pour ne pas renier complètement ce que je suis, mais pas assez pour qu'on le sache vraiment.
Mais je n'en ai pas beaucoup parlé heureusement. Parce que ça ne se fait pas.
Et depuis, je vis très bien. C'était certainement une de mes étapes d'acceptation. Dire oui à ce que je savais être, mais en même temps ne savais pas. Je positive plus souvent. J'accepte mieux de devoir attendre, d'être frustrée scolairement... Et ça change la vie.
Voilà. Rien de plus, rien de moins. Mais c'est déjà énorme. Le Cygne vole. Pas encore très bien, mais il sait qu'il a le temps pour apprendre. :)
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