La Phobie Scolaire, c'est quoi ??
La phobie scolaire, c'est quoi ?? Et bien, pour répondre de façon plus que simpliste, avant tout, comme son nom l'indique, c'est une phobie, donc une VRAIE peur, et pas un simulacre, comme on peut l'entendre parfois :/
La phobie scolaire touche de 1 à 5% des élèves scolarisés en France, ce qui n'est pas négligeable ! Tout comme la précocité, son existence est bien souvent contestée par les enseignants ( Oui, c'et bien connu. Tous les élèves sont NORMAUX, les mêmes, identiques, LA norme. -_- )
Cette phobie est une peur panique d'aller à l'école, qui peut prendre des proportions énormes : échec scolaire, mutilations, déscolarisation, suicide...
Elle se traduit très souvent par des crises d'angoisse, de panique, des maux psychosomatiques ( douleurs abdominales, maux de tête, vomissements etc ) des insomnies, angoisses nocturnes, crises de larmes et bien d'autres choses.
La souffrance est réelle, ce n'est pas du tout un artifice mis en place pour ne pas aller à l'école.
Voici un excellent site sur le sujet, qui résume parfaitement ce qu'est la phobie scolaire :
Si je fais ce billet, c'est que c'est une phobie qui n'est pas encore assez connue ( quand je dis que je suis phobique scolaire, on me répond " Hein ? C'est quoi ça ? ça existe ? " ) et que beaucoup d'élèves précoces sont malheureusement touchés. Les précoces étant pour la grande majorité hypersensibles, hypersusceptibles et extrêmement apeurés à l'idée de mal faire ou d'être jugés, il suffit parfois d'une situation où l'enfant se trouverait mal compris, en échec, mal jugé, embêté pour qu'une peur de l'école allant crescendo s'installe.
Vous l'aurez évidemment compris, je suis moins même " atteinte " de cette phobie assez handicapante.
J'ai été diagnostiquée phobique à l'âge de 13 ans ( en 5ème ) mais je le suis en réalité depuis mon année de CM1.
Chez moi, ça se traduit par des crises d'angoisse, et surtout des maux de ventre incessants qui, souvent, sont si aigüs qu'il m'empêchent totalement de me rendre en cours.
Depuis mon CM1, mon taux d'absentéisme est assez élevé ( environs 40h de cours mnquées par trimestre, soit 21 1/2 journées, sachant qu'une heure est comptée comme une demi journée complète. )
Chaque matin, je suis malade avant d'aller au lycée. Je déjeune rarement, il m'arrive d'ailleurs de re-vomir ce que je parviens à ingurgiter.
Les fois donc où je peux me rendre au lycée ( lorsque les douleurs sont supportables ) le moment du chemin est affreux. Quand je vais au lycée avec une amie qui habite à côté de chez moi, ça va à peu près parce que je m'efforce de me concentrer sur la discution. Mais quand j'y vais seule, je me suis rendue compte que j'y allais...... - tenez vous bien -_-' -.... en apnée !!! Evidemment, ça n'arrange rien, c'est même bien pire : les douleurs sont accentuées parce que je contracte inconsciement les muscles de mon abdomen.
Au lycée, le vrai moment le plus horrible, c'est celui de rentrer dans l'établissement. C'est une véritable épreuve. Maintenant, je fonce, mais avant, je trainais un peu devant le portail, retardais l'échéance...
Une fois dans le lycée, ça va un peu mieux. Il y a toujours des choses sources de stress : les interclasses, le batiment E où les couloirs sont très étroits, les passages à la vie scolaire, les passages dans la cours, l'infirmerie ( alors que pourtant j'y suis abonnée )... Mais après, une fois en classe, ça va. Je ne suis pas trop mal.
Maintenant, j'arrive plus ou moins à prendre sur moi, mais il m'arrive encore de passer des heures enfermée dans les toilettes du lycée, pour sécher un cours anxiogène, mais ne pas aller à l'infirmerie.
( Aux toilettes, je reste debout évidemment, et je regarde le crépi du plafond. Il est tellement épais que si on regarde d'une certaine manière, on peut imaginer qu'il s'agit d'un ciel de coton gris. J'aime bien tenter de me figurer le contact qu'une telle matière créérait sur la peau. )
La déscolarisation est-elle une bonne solution en cas de phobie scolaire ? Je ne m'affirmerai pas catégoriquement sur ce sujet, mais je suis absolument CONTRE en ce qui me concerne personnellement. C'est l'une des "solutions" que m'a proposé plusieurs fois mon lycée, mais je m'y refuse : je sais que si je commence à rentrer dans l'évitement, je ne vais faire que nourrir la peur. La peur, il faut la combattre. Je préfère continuer mes efforts comme je le peux, en me limitant par exemple, à une absence par semaine.
Mais pas être déscolarisée. Ce serait un trop grand échec face à moi-même. La clé n'est pas dans la question école/pas école, elle est en moi, et je me sais capable de surmonter cela.
J'ai beaucoup de chance d'avoir une mémoire assez formidable : même en travaillant très très peu à l'école ( voir pas du tout par démotivation ) et en étant très souvent absente, j'arrive à me maintenir à un niveau plus que correct.
Voilà, merci d'avoir lu, et renseignez-vous : la phobie scolaire ne touche pas que les autres, n'importe quel enfant pourrait en souffrir, même le votre, malheureusement. :/
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